L’association Présence au Monde (PAM) a organisé au printemps 2019 deux conférences publiques dans deux salles de Pessac, pour sensibiliser la population à la question du fait religieux, qui prend une place démesurée mais fort mal comprise, dans notre société. L’intervenant était Jean-Michel DAURIAC, président de PAM, mais aussi théologien et enseignant laïc durant 43 ans, président-fondateur de l’Université Populaire des hauts de Garonne. Ces conférences avaient déjà été données dans d’autres cadres associatifs (Langon ou Bordeaux) et connu un succès public.
La première conférence traitait de la mise en place d’un enseignement laïc des religions, sous la IIIème République (années 1880) et de la suppression des facultés de théologie au profit d’instituts universitaires spécialisés en « histoire des religions » ou en « sciences religieuses ». Ce qui prouve que, dès le début, la République a compris l’intérêt de parler et d’étudier ces questions si liées à la vie humaine. C’est un peu plus tard, au début du XXème siècle que la formule « fait religieux » apparut, notamment sous l’impulsion des sociologues.
La seconde conférence fut consacrée à l’étude la loi de séparation de l’Église et de l’État, adoptée en 1905. L’examen de ce texte fondateur montre qu’il ne s’y trouve jamais le mot « laïcité », qui en est la conséquence, mais non le moteur. Il fut également établi par le texte que cette loi est une loi de protection de la pratique religieuse dans un cadre public, mais en aucun cas un texte de combat anti-religieux, ce que certains aujourd’hui tentent de nous faire croire. Le survol du siècle fut alors effectué pour montrer les combats autour de la laïcité et des pratiques religieuses, pour en arriver à la situation présente, très tendue, et qui amène des excès de tous les bords. La conclusion fut qu’il ne faut surtout pas toucher à cette loi, mais simplement la faire respecter par tous les habitants de notre pays, et en particulier, la frange islamiste et intégriste de chaque religion, Islam compris.