Sœurs et frères de l’Eglise évangélique libre de Bordeaux-Pessac,
Des temps troublés
Les temps que nous traversons bousculent profondément nos repères, modifient nos modes de vie et altèrent nos relations. Nos rapports à l’Eglise, à Dieu peut-être, et au monde certainement, connaissent une mutation dont il n’est pas facile de mesurer la profondeur.
Un sentiment de manque…
Certains d’entre-nous, dans un souci de prévention et de protection réciproque bien légitime, ont du poursuivre leur engagement chrétien à distance. Ceux qui au contraire ont maintenu leur présence au culte, se disent en manque de communion fraternelle et des grands rassemblements de « la vie d’avant ». L’ambiance générale, les gestes barrières, les visages dissimulés, les noms à inscrire chaque dimanche sur une feuille de papier ne favorisent guère l’expression de la fraternité et de la joie de vivre l’Eglise. Cette nouvelle période de confinement nous amène à fermer à nouveau les portes. Les « équipes liturgiques » se réuniront pour réaliser les cultes et vous rejoindre sur notre chaine « Youtube EEL33 ».
La foi est là, active en présence ou à distance !
Malgré ces contraintes, la vie communautaire n’a pas disparu. Loin de là ! La diffusion des cultes chaque dimanche, les échanges téléphoniques, les réunions Zoom (Conseil, études bibliques, réunions de travail), la présence des jeunes dans l’Eglise, sans parler du résultat réjouissant de la souscription pour le renouvellement du matériel de diffusion vidéo des cultes, sont autant de signes de l’engagement et de la bonne santé de l’Eglise.
Cette crise sanitaire, économique et sociale pour nombre de nos contemporains apparaît comme une profonde crise de sens. La tentation du repli sur soi, de l’extrémisme religieux ou politique, est forte pour beaucoup. Les chrétiens ne doivent pas se considérer comme immunisés contre ces maladies de l’âme. Avec l’arrêt des activités, la fermeture des Eglises et l’épreuve de l’isolement, de grandes questions viennent perturber une marche jusque-là plutôt tranquille.
Se recentrer sur notre Essentiel, Christ
Sur quoi reposent réellement notre foi et notre engagement chrétiens ? Sur le matelas douillet des habitudes, des amitiés, des pratiques et des services bien rôdés ? Reposent-ils sur la seule personne du Christ ? Nombre d’entre-nous ont profité des mois de confinement pour renouer avec la lecture de la Bible, la prière et le soutien à distance des personnes isolées. Nous nous en réjouissons profondément. C’est à ce recentrage salutaire que nous appelons aujourd’hui !
Ensemble, nous voulons poser un acte de foi : l’épreuve qui frappe notre monde est un appel de Dieu à renouveler notre attachement personnel et communautaire à Christ, un appel aussi à repenser notre rapport au monde, notre engagement chrétien pour plus de justice, plus de partage.
Dieu se tient auprès de chacun
Plus concrètement, nous voulons accompagner de nos prières les personnes éprouvées dans leur santé, Nathalie, Yves et Véronique.Nous nous sentons proches encore de celles et ceux qui souffrent de l’isolement comme notre sœur Léa Dumont ou les personnes vivant en EHPAD. Notre Dieu, franchit les portes fermées, il ne porte pas de masque et de son visage rayonne la lumière de la grâce.
Nous sommes reconnaissants pour les nouvelles personnes qui rejoignent l’Eglise depuis cette rentrée comme Sophie, Léane, Éric, Sébastien, Matthieu, Emmanuel, Marie-Consolée, Christiane, Béatrice, Carole et d’autres encore. Merci au groupe de jeunes et au groupe de prière du vendredi qui leur ont ouvert leur porte.
L’agenda de l’Eglise est en cours de mise à jour, il sera prêt pour la fin de l’année, nous l’espérons, et renforcera le lien entre tous.
Va avec la force que tu as !
Nous voudrions terminer cette lettre pastorale en partageant une parole dénichée dans le livre des Juges, que « la Bible en 6 ans » nous fait parcourir ces jours-ci : « Va avec cette force que tu as ! » (Juges 6.14)
Nous demandons dans nos prières, pour nous ou pour les autres, des forces pour tenir bon dans cette traversée éprouvante. Mais Dieu choisit au contraire Gédéon parce qu’il voit en lui des forces décisives pour le combat auquel il l’appelle. Certes, Dieu lui promet sa présence [« Le Seigneur est avec toi » (v.12), « Je serai avec toi » (v.16)], mais il compte aussi sur lui, tout simplement. Du reste, Gédéon n’ira pas au combat avec ses seules forces mais aussi avec ses faiblesses ! Le problème de Gédéon, c’est qu’il ne croit pas plus en lui qu’en Dieu ! Il se trouve « trop jeune, trop faible » (v.16). Notre humanité, détient des trésors insoupçonnés, des forces, des inspirations, fruits de la grâce commune à toute l’humanité ; il serait grand temps de les mettre en œuvre. Il faudrait pour cela un peu de foi en nous-mêmes ! Allons donc avec la force que nous avons ! Et si nous en manquions en chemin, comptons sur celle des frères et des sœurs. La présence du Seigneur, elle, ne fera jamais défaut.
Conscients de nos forces et de nos faiblesses, confiants dans la présence de Dieu, nous sommes appelés à vivre ensemble de belles et grandes choses !
Pour le Conseil de l’Eglise, Stéphane Siounath, président, et Pierre Lacoste, pasteur.