L’Eglise Libre est constituée sur Bordeaux depuis 1820 et depuis 1971 sur Pessac.
1520 : les soubressauts de la Réforme
En 1523 la Réforme prêchée en Allemagne par Martin Luther comptait à Bordeaux un certain nombre de partisans, tant parmi les membres du parlement, de la municipalité, que parmi les gens « médiatiques » de l’époque.
François 1er jugea nécessaire d’envoyer de Paris des théologiens pour la combattre. La réaction sera violente, brutale et à la hauteur de l’émoi suscité.
Quoiqu’il en soit, en 1557 une Eglise Réformée est dressée à Bordeaux.
Le XVIIème siècle sera une vaste conspiration contre l’Edit de Nantes qui sera, lui, appliqué à « la rigueur ». Les protestants de Bordeaux allaient au culte à Bègles : l’actuelle place du Prêche en perpétue aujourd’hui le souvenir. Il sera démoli en 1685 après la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV.
Le XVIIIème siècle sera marqué par la période du Désert et la réorganisation de l’Eglise Réformée. Juridiquement, les protestants n’avaient pas d’existence légale. Il leur faudra attendre l’Edit de Tolérance (novembre 1787), enregistré par le parlement de Bordeaux … le 15 août 1789 !
Le temple du Hâ fut affecté au culte réformé à partir de 1805. Construit en 1606 par les Soeurs du Couvent de Notre-Dame, sous la Révolution il servit de magasin pour la troupe.
Le temple des Chartrons, construit en 1935, est aujourd’hui désafecté. C’est un des plus beaux temples de France.
1820 : les débuts de l’aventure « libriste »
A Bordeaux c’est au XVIIIème siècle, avec l’arrivée des frères Moraves en 1753 (voir Jan Hus), que l’aventure « libriste » commença. En 1820 les frères Moraves et le pasteur suisse Alphonse De la Harpe fondèrent leur première Eglise Libre (libre = séparée de l’Etat).
L’assemblée se tient rue Luckner (proche de la rue Barennes). Ils avaient également un local rue Constantin (près de l’actuelle place Paul Doumer) et ce jusqu’en 1824. Peu après, on s’installa rue Ferrère où habitera le pasteur De la Harpe jusqu’en 1862.
C’est vers 1835-1836 que se constituera l’embryon de l’Eglise Evangélique Libre (EEL) de Bordeaux. Elle existait sous la forme d’une congrégation libre, se réunissant chez le pasteur De la Harpe. Les réunions étaient centrées sur la lecture de la Bible, « la feuille religieuse du canton de Vaud« , le tout entrecoupé de cantiques : « Les chants de Sion » (paroles et musiques de César Malan).
1840 : l’auditoire augmente, les cultes se tenaient alors dans une chapelle au 25 de la rue Ferrère (quartier du jardin public). En 1844, l’Eglise Evangélique Libre naquit officiellement. Période mouvementée, tendue s’il en fut sur le plan national. En septembre 1848 se réunit à Paris une assemblée des députés des consistoires. Ce synode officieux fit apparaître de profondes divergences : le courant libéral s’opposait au courant « évangélique ».
En 1849, quelques membres dont Frédéric Monod et Agénor de Gasparin en particulier quittaient l’église officielle (Eglise Réformée) pour former l’union des EEL. La même année, l’EEL de Bordeaux se rattachait à cette union. En 1850, au synode de Sainte-Foy-La-Grande, le pasteur De la Harpe était chargé du sermon d’ouverture.
1856 : décès brutal de Mr De la Harpe. Elie Faure, étudiant à Genève, fut appelé à prendre la suite et il se consacra avec ardeur à son oeuvre pastorale. Après son départ en 1860, c’est le pasteur Pozzy qui prit la relève. Energique, âgé d’une quarantaine d’années, son expérience lui permit de donner à l’église une organisation à peu près complète. Un culte d’édification mutuelle fut institué, les réunions de prière devinrent plus fréquentes, des laïcs prêchaient la Parole, les pasteurs allemands et hollandais de Bordeaux travaillèrent en étroite collaboration avec l’EEL.
1860 : l’Eglise Libre de Bordeaux arrive à maturité
1862 : Lors du synode réuni à La Force, l’église comptait 60 membres inscrits. Son activité s’étendait de plus en plus. L’oeuvre de la gare de midi (quartier de la gare St Jean) se constitua définitivement. Un jeune pasteur, Roger Hollard, fut chargé de s’occuper de cette mission. Il travailla avec tant de zèle que, peu à peu, il devint indispensable d’acquérir un lieu de culte. Une chapelle, située au 89 rue Malbec (quartier de la gare St Jean) fut achetée ainsi qu’une autre salle plus petite se trouvant rue Saint-Esprit (rue aujourd’hui disparue, située peut-être vers le quartier des Quinquonces).
Deux écoles furent ouvertes regroupant jusqu’à 80 enfants. Un évangéliste, Henri Deguet, compléta l’équipe. Roger Hollard exerça son ministère de 1861 à 1864 puis alla servir l’église du faubourg St Antoire à Paris.
En 1863, à l’initiative du pasteur réformé Villaret, assisté d’un conseil composé d’anglicans, de luthériens et de membres de l’Eglise Libre, est créée la Fondation Bagatelle, plus connue aujourd’hui sous les noms de « Maison de Santé Protestante de Bordeaux » ou « Hôpital Bagatelle ».
Le bilan est éloquent : l’église possédait à ce moment là deux pasteurs, un évangéliste, deux instituteurs et institutrices, deux chapelles, deux écoles de semaine, deux écoles du dimanche, et une soixantaine de membres pour soutenir l’oeuvre.
En 1865, les héritiers de De la Harpe déclarent être décidés à mettre en vente l’immeuble de la rue Ferrère, ce qu’ils firent aussitôt. Privée de lieu de culte, l’église dut tenir ses cultes dans une maison amie.
En 1873, la chapelle de la rue St Esprit se révéla trop petite : on envisagea alors l’achat d’un nouveau local. L’emplacement se trouvait être au 19 rue Barennes, un terrain appartenant à une protestante charentaise, Madame Filleau née Chaigneau.
Pour financer la construction, Madame Pozzy collecta, en 1873 et 1874, des fonds par deux fois en Angleterre et en Ecosse.
La première pierre fut posée le 25 août 1874, et la chapelle fut inaugurée le 8 juillet 1875 par le pasteur Pozzy. L’architecte se nommait M. Valloton.
La chapelle possédait un orgue qui fut démonté en 1946.
1960 : la période récente
En 1960 arriva à Bordeaux un couple missionnaire américain, Bill et Mary Adams, qui venaient prêter main forte au pasteur Samuel Bénétreau. Bill et Mary s’installèrent au 73 av Marc Desbats à Pessac, sur un terrain proche des facultés. Va alors commencer un travail d’évangélisation.
Le 6 juin 1971, l’EEL de Pessac est organisée comme annexe de l’EEL de Bordeaux puis comme poste d’évangélisation avant de devenir, quelques années plus tard, une église autonome.
Pasteur Samuel Bénétreau
Pasteur Bill Adams
Entre 1971 et 1999, les deux églises de Bordeaux et Pessac oeuvrent chacune dans leur périmètre respectif et entretiennent des liens fraternels soutenus. Cependant, l’ancien bâtiment de la rue Barennes devient excessivement lourd à l’entretien et il ne répond plus aux normes de sécurité pour recevoir du public.
Bâtiments de l’église de Pessac en 1975
Le 13 juin 1999 les églises de Bordeaux et Pessac fusionnent pour s’appeler désormais « EEL de Bordeaux-Pessac ». Aujourd’hui, suite à la vente de la chapelle de la rue Barennes, le siège de l’association cultuelle (loi 1905) est transféré définitivement au 73 av Marc Desbats à Pessac. Désormais, l’église s’appelle « Eglise Evangélique Libre de Pessac – EEL33 ».
C’est dans ces locaux, entièrement rénovés en 2008, que se tiennent désormais toutes les activités de l’EEL de Pessac.
Quelques compléments d’information
1520 : les débuts de la Réforme à Bordeaux
Il est certain qu’en 1523 la Réforme prêchée en Allemagne par Martin Luther, comptait à Bordeaux un certain nombre d’adeptes, tant parmi les membres du Parlement, de la municipalité, que les « gens mécaniques » (les artisans). François 1er jugea nécessaire d’envoyer de Paris des théologiens pour la combattre. La réaction sera brutale, violente, à la hauteur de « l’émoi » suscité.
Quoiqu’il en soit, en 1557, une Eglise réformée est « dressée » à Bordeaux. Le message évangélique avait été prêché en particulier, par Philibert Hamelin, imprimeur, colporteur, pasteur. A l’origine, prêtre, il se converti à l’Evangile vers 1545 à Saintes. On ne connait ni sa date de naissance, ni la date de son ordination. Poursuivi, il fut arrêté et incarcéré dans la prison du Palais de l’Ombrière. Là il reçut la visite de Bernard Palissy, émailleur de son état, et ancien de l’Eglise de Saintes.
L’arrêt du Parlement de Bordeaux du 12 avril 1557, le condamne à la peine capitale. Le samedi, veille des Rameaux, on le traîne sur la claie à travers la ville de Bordeaux, jusque devant la cathédrale, où il est dégradé de son état de prêtre. Il est ramené devant le palais royal de l’Ombrière pour le supplice par le feu. Et pour éviter qu’il ne parle, les trompettes sonneront sans cesse. Il est étranglé et son corps jeté sur le bûcher.
Le palais de l’Ombrière se situait à l’embouchure du Peugue, « sur la grève de Calhau ». Il occupait l’emplacement de la place du Parlement actuelle. Le bûcher fut dressé à la jonction du cours d’Alsace et de Lorraine et des quais, là où s’élevait il y a quelques années une station Esso.
Le XVIIème siècle sera une vaste conspiration contre l’Edit de Nantes, qui sera appliqué « à la rigueur ». Les protestants de Bordeaux se rendaient au culte à Bègles, où la rue du Temple et la place du Temple perpétuent, aujourd’hui, l’itinéraire emprunté par les protestants et l’emplacement du temple.
1630 : l’influence hollandaise
Le XVIIème siècle, c’est aussi l’époque où de nombreuses familles protestantes hollandaises s’installent dans la région. De tous temps, les hollandais ont été maîtres en matière de construction de digues et d’assèchement des marais. C’est donc à eux que font appel, les guerres de religion terminées, Henri IV et Sully. A Bordeaux, le maitre d’oeuvre fut Conrad Gaussen.
Certains hollandais furent des négociants importants et se marièrent avec des bordelaises. Ainsi Marie Ferrand, fille du pasteur Daniel Ferrand, épousa le 12 novembre 1641, Jean de Ridder, un des principaux négociants de Bordeaux, originaire de Leyde. Elle mourut à La Bastide d’Armagnac le 17 janvier 1684, laissant une nombreuse postérité.
La toponymie conserve le souvenir, la mémoire des hollandais de Bordeaux : les rues Conrad Gaussen, Raze pour Dierx de Ras, Vandebrande pour Van den Branden, de Kater. A Lesparre se trouve « le polder de Hollande ». Ce sont également les ingénieurs hollandais qui se chargèrent de l’assainissement de la banlieue nord de Bordeaux. Ils contribuèrent aussi à l’essor économique de Bordeaux et de son port, en donnant une impulsion majeure au commerce extérieur, par la création des premières raffineries industrielles du sucre.
Au XVIIIème siècle, les mesures coercitives liées à l’application de la Révocation de l’Edit de Nantes étaient toujours en vigueur. La Déclaration du Roi en date du 4 mai 1724 était là pour le rappeler. Toute contravention à l’Edit se soldait à la peine de galères pour les hommes, à l’enfermement à vie pour les femmes, à la mort pour les prédicants. Les parents devaient faire baptiser leurs enfants dans les 24 heures suivant la naissance par le curé du lieu et les élever dans la religion catholique apostolique et romaine. Un certificat de catholicité était obligatoire pour obtenir un office, une licence, des lettres de maîtrise pour exercer la profession de médecin ou de libraire …..
ll y avait cependant une différence de traitement entre d’une part les négociants hollandais, maintenant bordelais, qui pouvaient obtenir un certificat de complaisance de la part du curé, pour se marier à l’Eglise, et retourner ensuite chez eux pour pratiquer le culte protestant, et d’autre part les artisans et les paysans des campagnes qui «mariés au Désert » étaient considérés comme « concubinaires » et, comme tels, soumis à la rigueur des lois. Il faudra attendre l’Edit de Tolérance de novembre 1787, enregistré par le Parlement de Bordeaux … le 15 août 1789 pour voir la situation évoluer favorablement, et encore ! …
En 1805, le temple du Hâ était ouvert, celui des Chartrons le sera en 1835. Au sein de l’Eglise réformée reconstituée de Bordeaux, il y eut plusieurs conflits, dont l’un, en apparence d’ordre strictement religieux, lié à l’influence des frères Moraves. « Leurs guerres pernicieuses » furent combattues par de nombreux pasteurs. Le pasteur Etienne Gibert « influencé » en 1766 par eux, fut exclu de l’Eglise réformée et dut se réfugier à Londres en 1770.
1753 : les débuts de l’aventure libriste
La fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème sont marqués par le rationalisme et l’indifférence religieuse. Les idées de Jean-Jacques Rousseau prévalaient. Cependant tous ne succombèrent pas à l’indifférentisme. Avec l’arrivée des Frères Moraves en 1753 « l’aventure libriste » commence.
Nous possédons quelques noms de ces chrétiens missionnaires, appelés aussi « Frères de Bohème » (les disciples de Jean Huss, 1369-1415) venus d’Europe centrale, et qui exercèrent une influence considérable sur l’Europe tout entière. Ils avaient pour noms : en 1753 Kénal, en 1755 Rinsmacher, en 1756 Fries, en 1758 Cassard, en 1768 Vacah Becker … en 1776 Bac, en 1777 Galh, en 1789 Buchrnan …
A Bordeaux, ils se réunissaient dans une salle, rue Constantin, rue débouchant sur le cours de Verdun. Ils s’y installèrent jusqu’en 1824. Le missionnaire suisse Alphonse de La Harpe, arrivé à Bordeaux et logeant rue Ferrère (proche du Jardin Public), les rejoignit. Ne « trouvant pas dans les temples officiels la nourriture spirituelle dont leurs âmes avaient besoin, ces frères se décidèrent à fonder une église indépendante pour maintenir la saine doctrine, la profession individuelle de la foi et la distinction de l’Eglise et du monde. La table sainte fut dressée; on rédigea une Constitution ». Ils fondèrent ensemble la première église libre en 1820, l’adjectif « libre » signifiant « séparé de l’Etat » .
Au début on ne compte que 16 membres inscrits. Les églises de Sainte-Foy La Grande, Orthez et Grenoble furent également fondées la même année.
Peu après, on s’installe rue Ferrère, où habitera le pasteur de La Harpe, jusqu’en 1862. Ils fondèrent également la première école maternelle évangélique; on disait alors « salle d’asile », installée en 1834 rue Luckner, rue proche de la rue Barennes. Une autre école maternelle évangélique, située dans le quartier Saint-Bruno, rue de Belfort, avait également été créée.
C’est vers 1835-1836 que se constitue l’embryon de ce que sera l’Eglise Evangélique Libre de Bordeaux. Elle existait déjà sous la forme d’une congrégation libre, se réunissant chez le pasteur de La Harpe. Les réunions étaient centrées sur la lecture de la Bible, des entretiens autour de « La feuille religieuse du canton de Vaud », journal de la Société évangélique de Genève, le tout entrecoupé de cantiques : « Les Chants de Sion » paroles et musique de César Malan.
C’est l’époque où Charles Cook (1787-1858) propage en France le Réveil méthodiste. A Bordeaux on recense en 1828, plusieurs conversions. Cook œuvrera également en Poitou. En 1835, la Société Chrétienne protestante de France voit le jour à Bordeaux. Son but est de « travailler au triomphe du vrai christianisme, par tous les moyens que Dieu mettra à sa disposition ».
Les deux fils du pasteur de La Harpe s’étant consacrés au ministère évangélique, le pasteur Henri de La Harpe prend en 1839-1840 les rênes de l’Eglise. L’auditoire augmentant, les cultes se tiennent dans une chapelle située au n°25 de la rue Ferrère, actuellement emplacement occupé par la Caisse Régionale Agricole.
1848 : divergences entre libéraux et évangéliques
En septembre 1848, se réunissait à Paris une assemblée des consistoires. Ce synode officieux faisait apparaitre des divergences très profondes sur le plan doctrinal. Le courant libéral s’oppose au courant évangélique. Cet affrontement théologique se solde par une scission. En 1849, quelques membres, dont Frédéric Monod et Agénor de Gasparin, quittent l’église officielle, pour former l’Union des Eglises Evangélique Libres.
La même année, l’Eglise Evangélique Libre de Bordeaux rejoignait cette nouvelle union ; elle avait été représentée lors du synode. En décembre 1849, trois diacres de l’Eglise réformée, vinrent se joindre au groupe. La plupart des recrues adhérèrent par le moyen de l’évangélisation parmi les catholiques romains. En ce temps-là, la controverse battait son plein. On s’appliqua à surtout distribuer des traités religieux. Le pasteur de La Harpe eut maille à partir avec le curé de la paroisse Saint-Louis, quartier des Chartrons, qui voulait ramener les protestants au bercail de l’Eglise romaine.
En 1850, le pasteur de La Harpe était chargé du sermon d’ouverture, au synode de Sainte Foy La Grande.
1855 : Elie Faure
Suite au décès brutal de Monsieur Alphonse de La Harpe, Elie Faure, étudiant à Genève, fut appelé à recueillir cette lourde succession. Il se consacre alors avec ardeur à sa charge pastorale. Un témoignage de seconde main atteste que « ses dons n’étaient pas brillants, parait-il, mais ses qualités étaient solides, sa piété simple, confiante, de bon aloi ». Pourtant le nombre des auditeurs progressait, à tel point qu’il fut nécessaire de tenir de nouvelles réunions dans des maisons particulières, principalement dans le quartier de la gare du Midi (gare Saint-Jean). On fit appel à un évangéliste, Monsieur Avallon, qui travailla à l’évangélisation parmi les catholiques romains. Le zèle pour la maison de Dieu était tellement vivace qu’il fut même question de faire venir un pasteur anglais pour s’occuper des équipages britanniques, et même un missionnaire pour les juifs.
Les marins protestants, majoritairement britanniques, qui mouraient en rade de Bordeaux, possédaient leur cimetière à l’angle du cours Journu-Auber et du cours Saint·Louis. Le cimetière fut démoli en 1972, un siècle après la dernière inhumation, celle d’un marin américain. L’emplacement est actuellement occupé par des bâtiments de l’ancienne Caisse Régionale d’Assurance Maladie d’Aquitaine, au n°74 du cours Saint-Louis.
La colonie juive à Bordeaux, était particulièrement importante, surtout au Moyen-âge. On en conserve le souvenir avec la porte Dijeaux, « lo porto deus Judius » la porte des juifs, qui mettait la ville en communication par le chemin judaïque, aujourd’hui la rue Judaïque, et le plantier du Mont Judaïque où résidait la colonie juive de Bordeaux. La synagogue sera inaugurée en 1882.
1860 : Benjamin Pozzi
Le pasteur Elie Faure s’en va ; le pasteur Benjamin Pozzi de Bergerac, prend la relève. Energique, âgé d’une quarantaine d’années, et riche d’une expérience de dix ans, il peut donner à l’église une organisation à peu près complète. Un culte d’édification mutuelle fut institué, les réunions de prières devinrent plus fréquentes, des laïcs prirent la parole, les pasteurs allemands et hollandais de Bordeaux, travaillèrent en étroite collaboration avec l’Eglise Evangélique Libre. La Hollande et l’Allemagne protestantes, qui importaient en France des marchandises, par le port de Bordeaux, au XVIIIème siècle premier port français, accueillait en même temps les négociants et leurs familles.
1862 : H. Roger Hollard, Henri Deguet et Gustave Monod
Lors du synode réuni à La Force (Dordogne), l’Eglise compte 60 membres inscrits. Son activité s’étendait de plus en plus. L’œuvre de la gare du Midi, la gare Saint-Jean actuelle, se constitue définitivement.
Un jeune pasteur, H. Roger Hollard, fut chargé de s’occuper de cette mission. Il travailla avec tant de zèle, que peu à peu il devenait indispensable d’acquérir une chapelle située au n°89 de la rue Malbec, quartier de la gare Saint-Jean, ainsi qu’une autre salle plus petite, rue Saint-Esprit, rue aujourd’hui disparue et qui devait se situer vers la place des Quinconces.
Deux écoles furent ouvertes, groupant jusqu‘à 120 enfants. Un évangéliste, Henri Deguet, complète l’équipe. H. Roger Hollard exerça son ministère de 1851 à 1864, puis alla desservir l’Eglise du Faubourg Saint-Antoine à Paris. A noter au passage que le secrétaire du conseil de l’Eglise Libre, rue Malbec, était Gustave Monod (1831-1904}, fils de Frédéric Monod, également associé de Paul de Coninck et de Giraud. Gustave Monod devint agent général de la Société Biblique Britannique et Etrangère, fondée en 1871 par Paul de Coninck.
Le bilan est éloquent. Nous touchons ici à une des plus belles pages de la vie de l’Eglise. Elle possédait à ce moment-là : deux pasteurs, un évangéliste, deux instituteur et institutrice, deux chapelles (rue Ferrère et rue Malbec), deux écoles de semaine, deux écoles du dimanche … et une soixantaine de membres pour soutenir l‘œuvre !
1875 : la chapelle de la rue Barennes
Un événement extérieur va venir contrarier la marche de l’Eglise. En 1865, les héritiers de La Harpe font savoir leur décision de mettre l’immeuble de la rue Ferrère en vente. Privée de son lieu de culte, l’Eglise doit tenir ses cultes dans une maison amie, d’autant plus que la chapelle de la rue Saint-Esprit se révèle en 1873, rapidement trop petite. A cette époque, l’Eglise comprend 51 membres et l’école possède un effectif de 95 enfants.
On envisage alors l’achat d’un nouveau local. Un emplacement se trouve être situé rue Barennes, sur un terrain appartenant à une protestante charentaise, Madame Filleau née Chaigneau. Pour financer la construction, Madame Pozzi, née Kempe, ira deux fois en Angleterre et en Ecosse en 1873 et 1874 pour récolter des fonds, l’Eglise ne disposant pas des ressources nécessaires. Il semblerait qu’un de La Harpe et des frères Moraves aient participé à la collecte.
La première pierre fut posée le 25 août 1874, la chapelle inaugurée le 5 juillet 1875 par le pasteur Pozzi. La chapelle possédait un orgue démonté en 1949.
Le pasteur Benjamin Pozzi accepte un appel de l’Eglise libre de Pau. L’église de la rue Barennes compte alors 79 membres. Le pasteur Fuster, qui logeait rue Lagrange, accepte la charge pastorale. L’église compte 88 membres, le culte rassemble un auditoire de 200 à 230 personnes avec deux écoles évangéliques. En 1882, il y a 95 membres et en 1885, 93 membres. On note dans un procès verbal un besoin de Réveil. C’est un constat que l’on retrouve régulièrement dans bon nombre d’églises, comme dans celles de Rouillé, église évangélique libre, et Saint-Sauvant, église réformée, toutes deux dans la Vienne.
Cependant trois écoles du dimanche fonctionnent avec 80 à 90 enfants. L’école rue Malbec doit cesser son activité. En 1887, il y a 102 membres, dont 23 catéchumènes. L’école du dimanche compte 70 enfants, dont une moitié de catholiques. Mais les écoles évangéliques gratuites doivent fermer peu à peu, et sont reprises par le clergé catholique. « La jeunesse nous échappe d’une manière obligeante ! … » écrit le pasteur Fuster en cette année 1887.
Cependant on rajoute un culte du soir pour accueillir une vingtaine de personnes. Le pasteur Fuster est le premier pasteur de la chapelle de l’Eglise Evangélique Libre, 19 rue Barennes.
Son successeur, le pasteur Dubois, déploya un zèle inlassable. A un moment donné, les cultes étaient tellement suivis, qu’il fut question sérieusement d’agrandir la chapelle. Malheureusement une crise violente secoua l’assemblée et provoqua de nombreuses démissions. Je n’ai pas réussi à retrouver la genèse de l‘affaire.
Les deux pasteurs qui suivirent, accepteront vaillamment la charge pastorale et déployèrent de grands efforts pour éviter que « le lumignon qui fume » ne s’éteigne. Ils eurent droit à toute la reconnaissance de L’église.
« Leurs successeurs ont recueilli le fruits de ces semailles, et maintenant c’est dans la paix que l’oeuvre se poursuit dans notre grande ville. L’église a traversé de rudes épreuves. Toute institution humaine eut sombré depuis longtemps. Malgré sa faiblesse et ses misères, elle a été richement bénie, car elle a pu admettre au cours des vingt cinq dernières années, 114 nouveaux membres. Et maintenant, comment expliquer sa force de résistance. Je me bornerai à indiquer deux principes : 1 ° L’église de Bordeaux est restée fidèle a ses origines, en persévérant pour professer sa foi, 2° Elle a entretenu joyeusement l’esprit missionnaire, s’occupant activement de l’évangélisation du peuple, par les écoles, les réunions d’appel dites « Mac-All », par des cultes dans les familles, par l’oeuvre de tempérance, par la distribution de traités religieux et d’Evangiles … ». Ce témoignage, fort probablement d’un membre du conseil, date de la toute fin du XIXème siècle, tout début XXème.
Je préciserai que la mission Mac-All, officiellement « Mission populaire évangélique », commence son travail à Paris en janvier 1872. C’est un ouvrier parisien qui interpella le révérend Mac-All à la manière du macédonien pour l’apôtre Paul. Mac-All ouvrira rapidement d’autres salles à Bordeaux, Marseille et bien d’autres lieux. Il recrutera entre autre, comme collaborateur, Ruben Saillens.
1960 : Samuel Bénétreau et la famille Adams
En 1960, arrive rue Barennes, un couple missionnaire Bill et Mary Adams, pour collaborer avec le pasteur Samuel Benétreau. Ces derniers s’installèrent dans un premier temps au 10 rue Pierre et Marie Curie à Talence. Puis ce sera le 73 avenue Marc Desbats à Pessac, où la famille Castiaux leur cède gracieusement un terrain. Après la construction d’un logement et d’une aile de réunions, commence un vaste travail d’évangélisation.
Au fil des années, une école de la Bible se tient chaque jeudi soir, où de nombreux étudiants assistent, ainsi qu’un club pour enfants le jeudi. La famille Adams accomplit un travail de visites.
Le 6 juin 1971, l’Eglise Evangélique Libre de Pessac est organisée comme annexe de l’Eglise Evangélique Libre de Bordeaux, le pasteur Roger Bertrand étant en poste rue Barennes.
Ce sera un peu plus tard un poste d’évangélisation. Le 13 juin 1999, les assemblées générales de Bordeaux et de Pessac, procèdent à une absorption-fusion. La nouvelle appellation de l’association Eglise Evangélique Libre de Bordeaux, devient Eglise Evangélique Libre de Bordeaux-Pessac.
Aujourd’hui, par suite de la vente de l’immeuble de la rue Barennes, le bâtiment ne répondant plus aux normes de sécurité pour recevoir du public, la nouvelle appellation est Eglise Evangélique Libre de Pessac.
Liste des pasteurs de l’Eglise réformée exerçant à Bordeaux avant la révocation de l’Edit de Nantes
Les dates indiquent les années ou les périodes, où leur présence est attestée à Bordeaux.
Gilles, décembre 1553, juillet 1559
Grene Philibert dit la Fromentie 1560-1562
Duranton Jean dit Neufchatel 1560-1562. Tous les deux furent martyrisés.
Des Bordes, originaire de Bordeaux, époux de Suzanne de Courcelles, 1565, 1572. Il se réfugie à Londres après la Saint-Barthélémy.
De Vaubourdon Pierre, 1569. ll fut pendu à Bordeaux le 23 avril 1569.
De Mollan ou Niollay Olivier, 1572, 1585, 1596. Il se réfugie à Londres à la Saint-Barthélémy. Il rentre en 1589 et meurt en 1597.
De Boaste Bernard, pasteur à La Rochelle en 1568 ; il passe à Bordeaux pour se réfugier à Londres lors de la Saint-Barthélémy.
Renaud Antoine, gascon, 1598, 1603
Primerose Gilbert, écossais, 1603, 1615. Il est chassé comme étranger en 1629.
Renaud Antoine, il signe Regnault. Auparavant il était pasteur à Nérac, ensuite ministre à Bordeaux de juin 1600 à sa mort en juillet 1608.
Cameron Jean, écossais; marié à Tonneins le 1°’ mars 1611 avec Suzanne Bernardin. II est professeur à la Faculté de théologie de Montauban. Il se remarie le 26 février 1625, avec Jeanne de Thomas et meurt le 25 novembre 1625.
Ferrand Daniel, 1623-1661. Originaire de Laparade en agenais. ll assiste au synode de Basse-Guyenne en 1561.
De Goyon Simon, Il aurait ministre à Bordeaux de 1635 à 1670.
Ricotier Jean, 1659-1660. ll est fils de Moyse Ricotier, ministre à Clairac. Il aurait été ministre à Bordeaux en 1642. Il est mort dans sa maison de campagne de Baqué, près de Clairac le 14 novembre 1660.
Un Ricotier, en mars 1601, est ministre à Bordeaux, en même temps que Regnault. Il s’agit probablement d’un ministre prêté par l’Eglise de Clairac, soit Bertrand, soit Moïse Ricotier, respectivement grand-père et père de Jean Rlootier, qui étaient simultanément ministres à Clairac.
Sarrau Isaac, Sieur de Boinet, 1663, 1684. Il abjure en 1685.
Rondelet Pierre, originaire de Couhé, aujourd’hui Couhé-Vèrac dans la Vienne. Il se réfugie en Angleterre. Il est transféré de l’Eglise de Barbezieux à celle de Bordeaux à la fin de 1660.
Guyon Isaac, 1577, 1684. Il se réfugie en Hollande. Il est ministre à Bordeaux dès 1669. ll est « prêté » par l’Eglise de La Sauvetat, puis titularisé à la mort de son père.
Lafitte Gratien. Dans le tableau par ordre d’ancienneté des pasteurs réfugiés en Hollande, et appelés à prêcher en 1688 à l’Eglise Wallonne d’Amsterdam, est indiqué, après le nom du pasteur, l’Eglise où il servait avant la Révocation de l’Edit de Nantes. On y voit au 8ème rang Gratien Lafitte, de Bordeaux. Cependant sa présence n’est pas attestée par les registres du temple de Bègles de 1684, les derniers conservés. Sans doute n’est-il arrivé qu’en 1685, en provenance d’une Eglise où le culte avait été interdit.
Liste des pasteurs de l’Eglise Evangélique Libre de Bordeaux
1820, Alphonse de La harpe et les Frères Moraves
Il résulte de l’acte de décès du pasteur de La Harpe, le 14 janvier 1855 à Bordeaux, qu’il était âgé de 40 ans et était natif de Bordeaux. Il se prénommait Alphonse Daniel et son père Daniel Alphonse. Est mentionné dans le document, son frère Henry La Harpe, laïque. Sur les procès verbaux de cette époque on n’indique pas la particule, simplement le nom « La Harpe ».
1839-1840, Henri de La Harpe
Frère du précédent. Il est fort probable qu’il y ait eu parfois confusion entre Alphonse et Henri. Ainsi une source indique qu’Henri fut remplacé par son frère Alphonse en 1837. Dans un procès verbal d’une réunion du conseil, Henri est qualifié de laïque. Le père d’Henry et d’Alphonse semble avoir organisé des réunions chez lui avant ses fils. Les sources sont toutes concordantes en ce qui concerne L’indépendance de l’Eglise en 1844.
Le pasteur Dubois avait composé une monographie de l’Eglise Libre de Bordeaux, monographie qui a disparu. ll précise que l’Eglise commença en 1835-1836. Elle se constitue en église en 1839, Alphonse de La Harpe étant le pasteur. Il y eut l’Union avant l’Union. Trois églises : Bordeaux, La Nougarède (près de Sainte Foy La Grande) et Orthez s’unissent. Ces églises dont les dates de création officielles sont : Bordeaux en 1839, Orthez en 1832, La Nougarède en 1831, se séparent de l’Eglise nationale. En 1844, on peut considérer que ces Eglises sont « unies ». Rappelons que « libre » signifie indépendante de l’Etat.
Elie Faure (1856-1860)
Benjamin Pozzi (1860-1876)
Né à Agen le 20 mars 1820, il est le dernier enfant d’une fratrie de 10 enfants. Il exercera son ministère à Bergerac (1848-1858), ensuite à Pau (1858-1860 et 1876-1889) puis Bordeaux. Du fait de sa longévité, il sera présent au synode de 1899, le synode du cinquantenaire, et le témoin de L’histoire de l’Union. Il meurt en 1904.
Roger Hollard (1861-1864)
Il travailla principalement dans le quartier de la gare Saint-Jean, rue Malbec. Son fils Henri est pasteur à l’Eglise Libre de Clairac (1895-1905), et Lyon jusqu’à sa mort en 1936.
Théodore Rivier (1864-1865 ?)
Les pasteurs Rivier et Elie Faure se partagent la prédication à la chapelle installée au 89 rue Malbec.
? Foster (1877-1888)
Charles Dubois (1888-1895)
? Broux (1895-1896)
Henri Hollard (1897- ?)
Après Bordeaux, il exerça son ministère à Clairac et Lyon. Il se rangea du côté de Ruben Saillens lorsque ce dernier, dans une brochure parue en 1885, prenait fait et cause pour l’émancipation des malgaches, déclarant que Madagascar était en mesure de réaliser son unité nationale. Hollard et Saillens prirent la défense des missionnaires anglais sur l’île que l’on qualifiait de « méthodistes », et que l’on accusait de manœuvres antifrançaises. Ils s’opposaient ainsi aux idées coloniales du gouvernement français. Il reviendra visiter l’Eglise Libre de Bordeaux le 20 février 1927.
Arthur de Robert [1901-1918)
Les membres du conseil étaient Théodore Escancle, Desbrousse, lean Bérard, Charles Lem, lean Edouard Garderet.
Jean Barnaud (1919-1921)
Ernest Barriaud (1921-1922)
C’est lui qui demanda lors de le réunion du conseil du 15 janvier 1922 que soient évoquées « Les Origines de l’Eglise Evangélique Libre de Bordeaux ».
? Gretillat (1923-1925)
Eugène Charlet (1949- 1951)
Il avait été formé par Ruben Saillens. Il faisait partie de l’équipe d’évangélistes de l’Eglise Baptiste indépendante du Tabernacle à Paris avec André Funé, et mademoiselle Ekering. Le pasteur était Madame Arthur Blocher Salllens. C’est Eugène Charlet qui raconte dans l’article : « Semeurs et Semailles » paru dans le journal « Le Bon Combat » d’août-septembre 1928, comment « la Parole, a été donnée dans leur propre langue à beaucoup d’étrangers rencontrés en tournée de colportage : tchécoslovaques, Grecs, Hongrois, Russes, Allemands, Roumains, Anglais, Portugais, Polonais, Arméniens, Arabes etc. ». Cela se passait dans le quartier de Belleville, proche de l’Eglise du Tabernacle.
Samuel Bénétreau (1951-1955)
Il répondra à l’appel de l’Eglise Libre de Paris, où il exercera son ministère de 1955 à 1985, tout en assurant les cours à l’lnstitut Biblique de Nogent-sur-Marne, puis à la faculté de Vaux-sur-Seine. Membre de la commission synodale de 1961 à 1983.
Roger Bertrand (1965- 1972)
Après un ministère à l’Eglise Libre de Rouillé (1964-1955), il accepte l’appel de L’Eglise Libre de Bordeaux. Il exercera ensuite son ministère au sein de l’Eglise Baptiste de Tours, pour ensuite entrer dans l’aumônerie militaire protestante. A son départ de Bordeaux, L’intérim est assuré par le conseil de l’Eglise.
Pierre Marilleau (1974-1975)
Il ne restera qu’un an. Il exercera son ministère à Tours, puis à Périgueux.
Yves Darrigrand (1976-1980)
Jonathan Jack (1980-1981)
Daniel Poujol (1982-1986)
Pierre Mathys (1986-1991)
Yves Pizant (1991-1998)
Francisco Ramos (1998-2001)
Emmanuel Alvarez (2001-2011)
Raymond Chamard (2011-2019)
Pierre Lacoste (2019-)
Alain Verborne, le 5 décembre 2012
Sources : En novembre 1973, j’avais eu la possibilité de consulter des notes rédigées par un membre du conseil de l’Eglise Evangélique Libre, notes qui devaient dater de la guerre 1914-1918, et intitulées « Quelques notes sur les origines de l’Eglise Libre de Bordeaux ». Il existait également une monographie rédigée par le pasteur Dubois, pour le cinquantenaire, en 1894 de la fondation de l’Eglise, document dont je n’ai pas eu connaissance. Un membre du conseil, Jean-Edouard Garderet possédait en 1922, un livre appartenant à Mademoiselle Schutt, document ancien concernant l’histoire des Eglises Libres, ainsi qu’une notice sur le pasteur de La Harpe. Tous ces documents ont disparu. J’ai donc reconstitué, à partir de mes notes et de mes recherches personnelles, ce bref historique.